Ils ont arrêté de fumer grâce à la vape - Interviews

La cigarette électronique, une solution anti-tabac ?

La tendance semble se confirmer : économie d’argent, plus d’odeurs de tabac, plus de paquet à transporter, facile d’utilisation, etc.

Ce seraient quelques exemples des avantages de la cigarette électronique (e-cigarette).

La France, troisième marché mondial (après les Etats-Unis et le Royaume-Uni), a enregistré plus de 2 millions de d’utilisateurs dans le pays en 2018 (institut Xerfi). Les fumeurs décident de changer d’air : ils vapotent.

Sujet de controverse pour certaines institutions ou aide réelle au sevrage du tabac, l’e-cigarette se présente néanmoins comme une nouvelle alternative. Mais quels sont les réels impacts sur la santé ?

Retrouvez dans cet article le témoignage de trois vapoteurs qui ont renoncé au tabac !

Un second souffle pour la santé

Indéniablement, la cigarette électronique est moins nocive pour le fumeur et son entourage. Les appareils sont de plus en plus performants. Les gouttelettes rejetées dans l’air par le vapoteur ne contiennent pas de toxines avérées et elles disparaissent plus rapidement.

La qualité de l’air en est donc moins toxique lors du rejet des fumées ! Et pour cause, celles du tabac contiennent plus de 4 000 substances dont 80 sont cancérigènes !

Bien que certaines études tendent à prouver le contraire, le fait de vapoter apporterait d’autres avantages au fumeur :

•  l’amélioration des capacités respiratoires,

•  la réduction la toux,

•  la réduction l’expectoration,

•  le retour du goût et de l’appétit,

Les effets du tabac sur le cœur et le cerveau

Le tabagisme augmente considérablement les risques de maladies cardiovasculaires comme les infarctus (risque multiplié par 6 chez la femme et par 3 chez l’homme) et réduit l’espérance de vie de plus de 10 ans !  En France, c’est 75 000 décès chaque année dont 30 % des décès par cancer.

En l’absence de combustion, il n’y a plus ce terrible monoxyde de carbone favorisant le dépôt de cholestérol sur la paroi des artères (athérosclérose) ! Il n’y a plus non plus, de particules fines solides dans la circulation sanguine. Vapoter ou utiliser des substituts nicotiniques réduit drastiquement ces risques.

Puisque l’e-cigarette ne contient pas de monoxyde de carbone, il n’y a pas d’impact sur l’oxygénation du cerveau. Les risques d'accident vasculaire cérébral (AVC) pour le vapoteur n’ont pas encore été clairement définis par les médecins et scientifiques. Néanmoins, elles semblent quasi-inexistantes.

En France, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) évalue actuellement les différents risques associés à l’usage de l’e-cigarette ; les résultats sont attendus en 2021.

La cigarette électronique, un choix judicieux ?

De nombreux médecins et notamment le Haut Conseil de la Sante Publique (HCSP), estiment que l’e-cigarette facilite le sevrage tabagique. À certaines conditions !

-    Bien choisir sa cigarette électronique

L’appareil doit être réglementé à la vente par un professionnel homologué (autorisés et contrôlés).

-    Compléter avec des alternatives anti-tabac

Pour Anne Borgne, tabacologue : « L’e-cigarette peut toutefois remplacer ou compléter les substituts nicotiniques comme les patchs, les gommes ou les comprimes s’ils sont trop passifs pour le fumeur. »

-    Ne pas concilier le tabac et l’e-cigarette

Selon le Pr. Bertrand Dautzenberg, pneumologue et tabacologue : « Les vapofumeurs sont des fumeurs de cigarettes et utilisateur de l’e-cigarette. Il est assez rare que ceux qui vapotent retournent au tabac. »

La dépendance reste donc très élevée pour ceux qui vapotent et continuent à fumer.

-    Connaître ses besoins en nicotine

Le liquide vapoté peut contenir de la nicotine. Elle est importante pour ceux qui souhaitent la substituer à la cigarette classique. Les tabacologues conseillent de ne pas sous-doser la quantité dans les premières semaines d’utilisation, mais de la baisser progressivement.

Témoignages : « Ils sont passés au vapotage ! »

La grande majorité des fumeurs qui ont essayé la cigarette électronique, l’ont finalement adopté.

Iréne, 63 ans (Paris)

Elle a arrêté de fumer grâce au vapotage depuis 2 ans. Pendant 40 ans, la cigarette l’a accompagnée. Son témoignage est édifiant :

« C'est vrai, j'ai été une grosse fumeuse pendant 40 ans ! Pendant toutes ces années, je savais que fumer allait m'apporter énormément de problèmes : j'avais du mal à respirer le matin, la nuit, je toussais énormément. A mon âge on se dit : - Oh, c'est trop tard ça ne vaut pas le coup d’arrêter ! C'est vrai que la cigarette était pour moi un grand plaisir ! et puis un jour un ami d'enfance m'a présenté toutes ses cigarettes électroniques, il y en avait des moyennes, des grosses, avec des goûts très différents, certaines avaient beaucoup de fumée et m’avaient donné un sacré hit dans la gorge ! J'ai été subjuguée ! j'ai donc sauté le pas et je suis allé me promener vers les Halles pour trouver une petite boutique de vapote. Quand je suis rentrée dans la boutique, le jeune vendeur m'a de suite rassurée ! Eh bien même, il m'a prêté une cigarette électronique pendant quelques jours avec du produit ! Quand il m'a demandé combien de cigarettes je fumais par jour, je lui ai répondu au moins une trentaine voire une quarantaine !  Il m'a donc donné un e-liquide avec grosse dose de nicotine qui avait un bon de tabac blond à l’américaine. Voilà mon histoire ! Je remercie mon ami de m'avoir fait découvrir son matériel de vapotage ! C'était exceptionnel ! Même à 60 ans, il n'est jamais trop tard…On peut dire que la vie n'est pas terminée et que l'arrêt du tabac est important même sur les dernières années de vie qui nous reste ! » 

Christophe, 55 ans (Nantes)

Il a réduit sa consommation d’un paquet par jour en 1 an à zéro cigarette depuis le confinement en Mars 2020. Son combat contre la dépendance :

« Le déclic s'est passé juste au début du confinement, mon patron m'a mis en télétravail et là, j'ai réalisé que j’allais fumer toutes les 10 minutes dehors. J’étais stressé…Toutes les images qu'on voyait à la télé, tous ces morts et toutes ces personnes contaminées du coronavirus m’ont fait prendre conscience que la santé était finalement la chose la plus importante. J'ai alors décidé de passer une commande en ligne sur un site internet qui proposait une livraison sous 3 semaines. Mi-avril, j'ai reçu mon premier kit : une e-cigarette avec deux flacons d’e-liquides différents. Un liquide frais aux saveurs de fruits rouges et un autre e-liquide aux saveurs de tabac blond classique. Je n'avais jamais essayé la cigarette électronique. J'ai donc essayé le jour même ! L'avantage, c'est que je pouvais travailler devant l'ordinateur s'en sortir fumer. J'ai commencé à aimer le goût …j'avais une bonne sensation dans la gorge à l'inspiration. Le matin, je gardais encore mon café avec une vraie cigarette à fumer, c'était encore mon petit plaisir. Puis, petit à petit, cette première cigarette, j'ai fini par l'oublier.

Aujourd'hui ça fait presque 5 mois que je n'ai pas touché une vraie cigarette, j'espère continuer dans cette lancée. Je trouve que la cigarette électronique m’apporte cette petite béquille dont j'ai encore besoin ! Voici mon témoignage, j'espère qu'il pourra rassurer des fumeurs qui hésitent à vapoter. Mon seul regret ne pas avoir « sauter » le pas avant ! »

Nadia, 37 ans (Marseille)

Nadia a arrêté de fumer grâce au vapotage. Elle vapote aujourd’hui des e-liquides gourmands. Son avis sur l’e-cigarette est intéressant :

« Lorsque je suis tombée enceinte en 2015, dans ma tête, il était hors de question que je continue à fumer. Je savais que la cigarette et la grossesse étaient incompatibles. Que les effets de la cigarette sur mon bébé allait être néfaste. J'ai commencé à arrêter de fumer grâce aux patchs nicotiniques sur les 3 premières semaines, mais mon médecin m'a déconseillé par la suite l'utilisation de ces patchs. J'avais des maux de tête et des maux de ventre, je ne me sentais vraiment pas bien. C'est alors que je me suis tournée vers les cigarettes électroniques et vers les liquides sans nicotine. Je savais que mon addiction au tabac était forte, mais mon désir d'arrêter de fumer était tellement ancré dans ma tête que je suis partie très rapidement avec mon mari dans une boutique de vapotage à Marseille. J’ai acheté ma première cigarette électronique à 33 ans ! Comme je ne voulais surtout pas de nicotine dans mon e-liquide, je me suis tournée très rapidement vers des saveurs gourmandes, car j’adore le sucre ! Je me souviens encore de mon premier e-liquide, il était au goût de crème vanille custard ! Ensuite, tout s'est presque déroulé comme prévu, j'ai accouché, j'ai arrêté la cigarette, mais je continue quand même à vapoter de temps en temps ! Quand je suis tranquillement installée sur mon canapé le soir, je vapote, c'est mon petit moment de détente à moi, qui me fait du bien ! »

En conclusion

Si la cigarette électronique a permis à des millions de fumeurs d'arrêter de fumer, elle reste encore aujourd’hui un sujet très controversé, notamment sur ses éventuels dangers liés aux aérosols.

Des études en cours devraient apporter plus de précisions sur les réels effets de la vapote sur la santé.

Bien plus que des chiffres, l’utilisation des cigarettes électroniques par ses utilisateurs semble démontrer des résultats positifs pour se substituer aux cigarettes classiques.

Pour la Doctoresse Joanna Miler (Centre médical Britannique de lutte contre le tabagisme) :

« La chose la plus importante, c’est d’arrêter de fumer. Proposer le vapotage dans une perspective de sevrage peut être un moyen très utile pour y parvenir ».